Suite à une demande d'une fidèle lectrice, Manon S., j'ai décidé d'écrire et de vous expliquer aujourd'hui comment fonctionne le cerveau ! Oui, vu avez bien lu : le cerveau. Mais pas n'importe quelle partie du cerveau ! En effet, ce magnifique organe est si compliqué que les chercheurs actuels se sont souvent spécialisés dans l'étude d'une seule partie ou fonction. Suite donc à la demande de cette joyeuse et corruptrice lectrice (j'attends les chamallows promis !) je vais orienter mon article sur une fonction des plus compliquées qui soit : les sentiments humains !
Attachez donc votre ceinture car nous allons faire un voyage orienté autant de manière scientifique que de manière psychologique et médicale ! Chers cœurs de cucurbitacées maritimes en mal de compréhension de l'homme, je vous livre ici de quoi vous occuper cinq minutes et vous donne quelques clefs pour comprendre un peu mieux tout ça.
Bien, avant toutes choses, il nous faut définir ce que veut dire ''sentiment''. C'est un mots très utilisé et qui signifie beaucoup de choses. C'est à la fois un terme associé à la sensation physique, à l'état émotif et à l'intellect. Un sentiment tel qu'on peu le définir et un état de l'esprit à un moment donné déterminé en fonction des sensations physiques qu'il perçoit, de son état émotif et des connaissances intellectuelles dont il dispose. Au cours du temps, il est donc très peu probable que vous puissiez éprouver deux fois le même sentiment identique, vous aurez appris (ou oublié) des choses, votre état physique et émotif ne correspondront pas exactement aux mêmes niveaux qu'avant. Malgré tout, l'esprit fait souvent des associations et tout ne sera que nuance dans la description de ce moment particulier.
Explorons un peu comment les sentiments se construisent. D'abord l'état physique d'une personne, en effet des informations venant directement du corps comme la douleur, la fatigue, la faim, le contrôle de soi, etc... vont faire varier les sentiments qui nous viennent à l'esprit. Dans la mesure ou ces informations physiques sont catégorisées comme normales, le cerveau ne s'embrouillera pas avec elles, mais lorsque le besoin physique devient important, la nécessité d'action prend souvent la place des sentiments. Par exemple, lorsque l'on éprouve une profonde douleur, une faim importante, ou encore une grosse fatigue, la nécessité de se mettre en sécurité, de manger, ou bien de se reposer prend la place de la réflexion dans notre esprit qui choisit d'agir pour préserver le corps.
Les expressions ''un sentiment clair'' et '' un sentiment brouillé'' prennent ici tous leurs sens car des sensations physiques, autant qu'émotives, peuvent très bien prendre le pas sur le ''ressenti'' du moment.
Ainsi, les émotions peuvent aussi interférer avec les sentiments, nous allons voir comment elles marchent. Les émotions sont des sensations issues directement de l'appréciation de notre environnement. Elles sont basées sur nos valeurs et nos connaissances. Un décès d'un proche affectera l'émotionnel d'une personne qui considère cela comme non conforme à ses valeurs (il est mort trop jeune, dans des situations dramatiques, d'une maladie... etc) alors que quelqu'un qui considère cela comme normal ne pourra qu'émettre un sentiment. En effet, ses valeurs n'étant pas bousculées, la part de la réflexion sera importante et ce seront donc des sentiment plus construits qui se formeront dans son esprit (sentiment d'indifférence, d'acceptation, de compréhension, d'indignation...).
Il ne faut donc pas confondre ''sentiments'' et ''émotions''. Les premiers sont construits et basés sur beaucoup d'informations alors que les deuxièmes sont instantanées et résultent d'une sensation ou d'une perception, et elles sont très difficilement contrôlables car issues directement des fondements de notre esprit.
Et l'intellect dans tout ça ? Les sentiments se basent en grande partie de nos savoirs conscients et inconscients (les expériences). L'intellect joue ainsi comme une intuition, une impression qui va orienter le sentiment en fonction de ce que l'on sait et de ce que l'on a vécu. Tout cela est directement issu de nos différentes mémoires (à long terme, à court terme, physique, gestuelle, émotionnelle... et d'autres!) et est compilé en un instant, et tant que nous ne nous concentrons pas un peu sur cette partie de nos sentiments, nous sommes incapables de savoir sur quoi nous nous basons. Ainsi, on peut faire la différence entre un coup de foudre qui est en grande partie émotionnel, si ce n'est entièrement, et un sentiment amoureux basé sur toutes les expériences de la vie que nous avons pu avoir.
Et le cerveau dans tout ça ?
Et bien c'est extrêmement compliqué de caractériser un sentiment. En effet, puisse qu'il est issu de beaucoup de composantes, toutes uniques en fonction des personnes, il n'est pas aisé de catégoriser tel ou tel état du cerveau. Par contre, les différentes fonctions de ce dernier sont bien clairement définies et nous sommes actuellement capable de lire les différentes sensations qui parcours le corps. Les aires des 5 sens, les aires motrices (qui dirigent les différents mouvements du corps), et les aires de mécanismes intellectuels (le langage, la musique, l'émotivité, l'imagination... etc. Il y en a vraiment beaucoup !) sont pour la plupart cartographiées. Donc on peut actuellement décrire une partie de la composition d'un état sentimental de l'esprit. Mais la recherche neurologique est incapable de vous créer des sentiments, ni de vous les enlever. On peut jouer sur les sensations, les savoirs et les émotions, mais pas sur les sentiments tant ceux-ci sont complexes actuellement. Pour arriver à les cerner dans leur intégralité il faut aussi faire des études de philosophie et de psychologie. (C'est trop long pour une vie de concombre!!)
La compréhension des sentiments humains fait partie des grandes énigmes de l'univers. Ils définissent notre humanité et justifient nos actes. La spiritualité en est aussi une composante qu'il ne faut pas oublier. Elle permet l'appréhension de cette humanité à partir de notre âme.
Et là nous arrivons dans des domaines méta-physiques qui me sont encore étrangers pour la plupart. Je ne veux pas vous convertir ni vous conseiller, ce n'est pas mon but, ni mon rôle. Mais je finis cet article par une petite étude plus personnelle.
En ce qui me concerne, je sais une chose de sûr sur les sentiments, c'est qu'ils peuvent nous affecter de la même manière qu'ils sont déterminés par les sensations, les émotions et les savoirs. Je m'explique, selon moi des sentiments forts voire brutaux peuvent toucher durement les fonctions de notre être. On les appelle troubles, phobies, peurs...
Les sentiments sont précieux et nous définissent à un instant T. Il est important de ne pas constamment aller à leur encontre car c'est quelque chose de naturel issu de notre façon de penser (unique à chacun) et de notre façon de ressentir notre environnement. Quelqu'un qui réprime ses sentiments de manière forte n'en sera que plus instable, plus fragile et plus ''dérangé'. Ce qui est normal car il va à l'encontre de ce qu'il ressent et pense de manière naturelle.
Mais il n'est pas impossible de faire changer le ressenti et la façon de penser de quelqu'un. Cela prend du temps et de l'énergie néanmoins cela peut valoir le coup lorsqu'il s'agit de faire revenir quelqu'un vers le droit chemin...
Bon, je m'arrête là. J'espère avoir été assez clair dans cette petite explication pour âme en mal de compréhension. C'est peut-être l'article le plus utile de ce blog, et c'est pourquoi je l'adresse à nos amis les concombres de mers pour qui toutes ces notions leurs sont totalement inutiles et superficielles !
Commentaires
Salut tout le monde, j'suis initialement un lecteur des blogs de Lyokoï qui vient visiter cet étalage de connaissances pour voir si le poisson est bien frais, en l'occurance les holothuries!^^
Si tu me le permet Lyokoï, j'aimerais donner içi quelques rectifications et ajouts éventuels, j'imagine que tu te doutais bien que je réagirai sur cet article en me donnant l'adresse de ce blog. ^^
En fait je suis pas vraiment adepte du comportement de l'étalage de connaissances, même si je vais m'y adonner dans ce commentaire, car quand on connait les mécanismes inconscients qui en sont à l'origine,
c'est pas du joli joli!^^
Je suis d'accord dans l'ensemble, avec la définition des sentiments que tu donne içi, puisque ce sont des amalgames de différentes composantes mentales. C'est très dure de les définir finalement car ils sont en quelque
sorte un résultat de combinaison de plusieurs composantes lié à la perception consciente du moment. Le sentiment est un aspect de type polyphylétique, pour emprunter un terme aux cladisticiens, est n'a en réalité
aucune existence propre en lui-même, car il n'est qu'une transition combinatoire qui nous parvient au conscient situé dans les lobes frontaux. C'est une chimère que l'on identifie à tort comme entité à part entière.
Le sentiment est à l'origine d'une pensée et des réflexions, qui elles forment des entités, et peut même les gouverner et guider le cours des pensées.
Comme il est toujours difficile de déterminer tout ce qui génère un sentiment, on pense souvent à tort que les sentiments sont ce que l'on est, et ainsi nos pensées égalements. Or cela n'est pas innée, ce ne peut pas
être nous, ce n'est que ce que l'on croit être. Il ne définissent personne et encore moins notre humanité finalement. Je pense que ce que l'on est n'est pas la production ou la capacité de production de pensée, mais
plutôt les conditions innées préalables qui permettent la production de pensée d'une certaine façon, et aussi les causes profondes de l'émergence de ces sentiments. Connaitre cela sur soi-même est bien plus
compliqué qu'il n'y paraît!^^
Il nous est impossible d'aller à l'encontre de nos sentiments, car cela pourrait créer de la skyzophrénie. Pour grandir et évoluer personellement, on comprend petit à petit pourquoi nous avons ce sentiment, et on peut
remettre en question les croyances qui font apparaître des sentiments problématique dans notre propre évolution. Aller à l'encontre de nos sentiments est totalement contre-évolutif, selon moi.
Pour le reste, d'où tiens-tu ces informations? certaines sont plutôt érronées, ou bien on utilise peut-être pas les même mots, je ne sais pas.
L'intellect est une partie du conscient, un faculté qui résident dans le conscient, c'est différent de la banque de connaissance que nous possédons, qui elle est en partie acquise grâce à l'intellect. Ce n'est qu'une sorte
de faculté de réflexion. Je comprend ce que tu as voulu dire, et c'était plutôt l'ensemble des nos propres connaissances acquises compilée, notre terrain de jeu intellectuel en somme. Mais ce n'est en aucun cas une
intuition! l'intuition est d'origine inconsciente et provient en partie des émotions et donc de la nature du cocktail hormonal dans le cerveau. Je pense que ce que tu as voulu dire c'était que l'on ne peut pas démêler
les connaissances que l'on utilise pour générer ce sentiment, et donc que ce terrain intellectuel agis comme une intuition, car on ne sait pas d'ou ça vient. L'intellect va être, en fait, ce qui va te permettre de décortiquer
le flot des mécanismes à l'origine de ton sentiment, il ne peut pas le diriger. Par contre la compilation des savoirs, peut orienter légèrement le sentiment.
Passons aux émotions! L'émotion n'est en aucun cas, basé sur des valeurs et des connaissances! L'exemple que tu donne dans ton 6e § c'est la différence de sensibilité, car nos cerveaux sont inégaux dans leur
fonctionnement, mais ont une même structure. L'émotion qui est idiosyncrasique, c'est-à-dire particulière à chaque personne, est par nature réactionnelle est d'origine totalement inconsciente, seul sa manifestation
arrive jusqu'au conscient qui peut ainsi la considérer en tant qu'émotion. L'émotion est intimement liée au hormones sécrétées dans le cerveau. Il y existe d'ailleur un documentaire génial sur le sujet, et compréhensible
par tout: Le cerveau et ses automatismes, il est passé il y a pas longtemps sur France 5 ou Arte, je ne sais plus. A voir absolument pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, ou qui cherchent des réponses claires, pas comme
les miennes!!^^
Le traitement pré-émotionnel, n'agit que dans le cas d'émotions cognitives, car il existe deux grand types d'émotions, les cognitives et les instinctives. Donc, deux choses sont à prendre en compte dans ton exemple, la
différence de sensibilité naturelle à l'émotion, et la nature de l'émotion, car si elle est de type cognitive, le traitement pré-émotionnel est aussi à prendre en compte, et là seulement on peut éventuellement parler de
connaissances et de valeurs qui interfèrent avec l'émotion. Pour Darwin, l'émotion est innée, universelle et communicative, c'est ce qu'il explique dans "L'expression des émotions chez l'Homme et les animaux", bouquin
que je recommande, car riche d'enseignements. Vous inquiétez pas, ce n'est pas un gros livre et il est compréhensible!^^
Pour ce qui est de changer le ressentis et la façon de penser de quelqu'un, cela ne peut se faire que par cette personne, notre seul pouvoir sur elle est de tenter de générer une induction de changement intérieur, et c'est
cela qui n'est pas simple. Le changement engagé est également imprévisible et chercher à le diriger ne peut se faire que par la communication d'éléments importants à prendre en compte, mais c'est toujours la
personne qui décide la manière dont elle assimile l'information et les répercutions que celle-ci va avoir sur son changement. C'est pourquoi il est totalement illusoire de croire que l'on peut changer quelqu'un selon la
manière dont on souhaiterais qu'elle change, même si l'on en est proche.
Après qu'appelle-t-on le droit chemin? Cela est très subjectif. Qui nous dis que ce que l'on pense être le droit chemin n'est pas une conception erronée que l'on a ou que l'on partage avec d'autres? Je pense que
chacun possède son droit chemin, qui convient le mieux à ce qu'il est réellement, peut importe s'il est très long, c'est celui qui lui convient le mieux. Qui sommes-nous pour penser connaître assez bien quelqu'un et
lui conseiller un droit chemin qui lui conviendrait mieux? Que ce passe-t-il si ce que l'on pensait de lui était légèrement erroné, car il nous manquait quelque petites informations sur lui, qui font pourtant toute la différence?
L'affectif quand à lui dérive des sentiments, c'est une sous-catégorie des sentiments en fait. Ce que tu voulais peut-être demander Manon, c'était le cheminement intérieur qui amène une attache affective, que ce soit
l'amour ou la colère (qui est une forme aussi d'attache). Cette catégorie de sentiment induit l'expression de plusieurs hormones dans le cerveau, et ce qui génère ces types de sentiments sont très intéressant à analyser.
C'est sur c'est long à expliquer, et surtout cela peut dépendre de l'individus, suivant le sentiment que tu cherches à comprendre, car avec l'affectif le cheminement intérieur est plus long, il prend plus en compte les
choix de vie, le vécu, la manière dont ce vécu a été vécu (très important!) et les connaissances peuvent également entrer en jeu. C'est donc délicat d'expliquer cela, mais si tu le souhaite, on peut le faire pour un
sentiment en particulier et on déroulerais les quelques scénarios possibles si cela t'intéresse!
Désolé pour le ton affirmatif que j'ai pu prendre içi, cela est du au fait que j'expose plus des connaissances qu'un point de vue.
En espérant que cela vous ais éclairer quelque peu sur ce grand domaine que je trouve extraordinaire qu'est l'étude du fonctionnement du cerveau, tant sur le plan physique que psychique et sur ses répercutions
sociales.
A bientôt!
Merci Lyokoi !
J'ai appris quelques petites choses futurament (oui, ça se dit) utiles mais j'apprécierais également des précisions sur les théories de la psychanalyse pour expliquer l'apparition de sentiments (ce qui était en réalité le but de ma demande), donc oui Swyrg ! Je t'offrirais aussi des chamallows, quant il y en a pour un il y en a pour deux !
Swyrg, j'ai pris consciemment le côté scientifique et définition de la question pour deux raisons, d'abord parce que je suis scientifique dans l'âme, et ensuite parce que je n'ai pas compris l'intégralité de la version psychanalytique des sources que j'ai lu... XD
Si toi tu comprends, je t'encourage à en faire un article via ce point de vue, cela n'en sera que plus enrichissant! On aura qu'à faire un lien entre les deux articles! (Je partagerais les chamallows! ^^)
une-môme, Mercii! ^^
Article intéressant
Certes mais aurais je droit à des chamallows de la part de Manon ? Là est la question...
Beh ça peut quand même devenir un article, puisque ça prend le problème d'un autre point de vue.
Ha merde Lyokoi rafle les chamallows...
Je l'aurai pas fait comme ça en fait...
J'aurais plutôt utilisé les théories de la psychanalyse pour expliquer l'apparition de sentiments (enfin affects)...
C'est compliqué à définir car complètement subjectif cette chose...
Bon, j'ai plus rien à dire ici alors! ^^
L'unique but de ma vie viens de prendre fin et mon rêve s'est réalisé! \o/
J'ai appris des choses, tiens !